La graphiste qui a réalisé le swoosh de Nike a été payée 35 $ (elle a reçu des parts de l’entreprise plus tard). Croyez-vous que c’est un bon montant ? Et combien a reçu le concepteur-rédacteur qui a trouvé « Just do it ! », une signature qui perdure depuis plus de 25 ans. Trois mots qui ont rapporté des milliards de dollars.

Autre exemple, le fameux « Think different » d’Apple. Une philosophie résumée en deux mots. Une expression à la hauteur des produits. Un slogan qui a aussi  très bien vieilli. Et là, je ne parle pas de la publicité mythique de lancement. Mais quel prix cette idée a-t-elle été vendue ? Probablement pas assez cher !

Quelle est la valeur d’une marque ?

Prix d'une idée

Lorsqu’ un client me dit que payer plus de 1000 $ pour un nom ou un slogan de marque c’est trop cher, je me demande s’il comprend bien la valeur de son nom. C’est bien simple, je pense qu’il sous-estime le pouvoir évocateur de son image de marque.

Lorsque tu lances une entreprise, tu ne changes pas de nom aux deux ans. C’est l’ADN. La base solide qui te différencie et donne de la crédibilité à tes services. Le nom de marque a une valeur marketing très élevée. Le slogan de positionnement aussi.

Je crois que l’établissement du prix d’une idée doit tenir compte de sa durée de vie et de son impact à long terme sur les ventes. Une publicité radio ou imprimée à une durée de vie limitée. Même si elle génère des ventes, ce sera le temps d’une saison, d’une offre ou d’une promotion. Quant au nom, il assoit la réputation pour la vie. C’est un investissement qu’il ne faut pas prendre à la légère. Baptiser une marque, c’est du sérieux.

Faut-il payer à la performance ?

Est-ce que les créatifs devraient être payés aux résultats, comme des représentants ? Ça me semble quasi impossible car il y a trop d’impondérables. Prenons l’exemple d’un restaurant. J’ai beau écrire le meilleur message radio au monde pour annoncer l’ouverture, sur la bonne station, en heure de pointe, si l’expérience client est mauvaise, c’est foutu. Mon objectif est d’attirer l’attention des consommateurs sur ce nouveau restaurant et de les inciter à l’essayer. Mais s’ils sont accueillis par un air bête, qu’ils attendent 20 minutes pour leur bière, que la bouffe est dégueulasse et que le prix est trop élevé, c’est foutu pourri d’avance. Le bouffe à oreille fera son oeuvre. Et ce n’est pas une bonne pub qui y changera quoi que ce soit.

C’est parfois difficile de faire comprendre la plus-value de la conception-rédaction publicitaire. Au-delà des images, les mots aussi font vendre. Surtout lorsqu’une entreprise décide de s’adresser à l’intelligence du consommateur. Et un consommateur qui aime votre entreprise, ça, ça n’a pas de prix !