Lorsque l’on crée un nom d’entreprise, ce n’est pas pour 2 ans ou même 10 ans, on souhaite que ce nom nous colle à la peau à vie. D’ailleurs, le processus de création d’un nom est réfléchi et complexe. Par contre, certaines situations peuvent nous amener à vouloir changer de nom. En voici 5.

1. Changement d’actionnaires

La notaire Jessica Odar m’a mandaté il y a quelques années afin de changer le nom de Notaires Baril Turmel Odar. La raison : Maitre Baril ne faisait plus partie de l’entreprise. Il y avait donc une opportunité de se différencier dans le marché. En effet, à Québec, la plupart des cabinets de notaires ont le terme notaire dans leur nominal. J’ai proposé Notavi qui fait référence au notariat et à l’avis juridique.2. Élargissement du mandat

J’ai collaboré avec l’équipe d’Audace sur un mandat de rebranding. La Maison de la culture de Grande-Rivière devait changer de nom pour plusieurs raisons. Elle était associée à une seule municipalité alors que les activités culturelles auraient maintenant lieu sur tout le territoire de la MRC du Rocher-Percé. Le nom était aussi mal compris car il ne s’agissait pas d’une maison physique. J’ai donc proposé Courant Culturel qui reflète mieux le rôle de leadership en médiation culturelle et soutien aux artistes dans la MRC du Rocher-Percé. Il colle aussi au paysage immédiat ainsi qu’aux valeurs d’accessibilité, de collaboration et de créativité de l’organisme.

3. Transformation de l’entreprise

Une entreprise pionnière dans le gaz naturel a changé de nom en 2017. Gaz Métro devient Énergir, une contraction d’énergie, avenir et agir. Ce changement reflète les nouvelles orientations de l’entreprise qui développe aussi l’énergie éolienne, l’énergie solaire, l’hydroélectricité et la géothermie. Avec son nouveau nom d’entreprise, Énergir est bien positionnée pour devenir un acteur de premier plan dans le secteur énergétique.

4. Mauvaise réputation

Le 25 mars 2021, en plein cœur de la pandémie, le vaccin AstraZeneca devient Vaxzevria. Ce changement avait été nécessaire car plusieurs pays l’avaient suspendu. On croyait que le vaccin provoque des caillots sanguins et les gens n’avaient plus confiance.

 

5. Fusion de deux entreprises

En 2020, La Capitale et SSQ Assurance annoncent leur fusion. La nouvelle entité sera dorénavant appelée Beneva. C’est un mot inventé composé de « Bene » qui fait référence à la bienveillance et « va » qui évoque le mouvement et l’action.

Certains changements de nom d’entreprise sont plus réussis que d’autres, mais ce n’est jamais un choix anodin car on doit investir beaucoup d’efforts et d’argent pour faire connaitre le nouveau nom. Sans compter que l’on perd toute la notoriété acquise avec l’ancien.

En tant que concepteur-rédacteur et stratège de marque, je peux vous aider à trouver un nom d’entreprise ou effectuer un rebranding.

Avez-vous déjà pensé à baptiser le bébé de quelqu’un d’autre? Probablement pas. Pourtant, c’est exactement ce que je fais lorsque je crée un nom d’entreprise, de produit ou de marque. Je dois mettre au monde le projet qu’un entrepreneur a porté, souvent pendant plus de 9 mois. Pour y arriver, j’ai créé et optimisé une méthode qui apporte des résultats créatifs et pertinents depuis près de 15 ans.  Voici donc mes 12 étapes pour créer un nom d’entreprise.

Photo by Michael Skok on Unsplash

1. Discussion de branding

Chaque mandat de nom d’entreprise commence par une rencontre d’environ une heure où je passe à travers mon questionnaire de branding. Le but est d’obtenir le plus d’information possible comme les valeurs, les forces, l’avantage concurrentiel, le public cible, les avantages des produits et les contraintes de création. J’en profite aussi pour faire l’exercice du casse-tête chinois qui consiste à se projeter dans d’autres univers. Par exemple, si l’entreprise était une voiture, un animal, une ville, etc. Ici, ce sont les raisons motivant le choix qui m’intéressent.

2. Validation du brief (portrait de la marque)

Cette étape vise à rassembler les informations importantes issues de la rencontre. Dans ce fichier j’inscris les éléments essentiels qui guideront la création comme la définition du produit, ses avantages, les publics cibles, les valeurs et la perception souhaitée. Ce portrait de la marque doit être validé par le client avant de commencer le travail de création.

3. Recherche sur le domaine et inspiration

Je plonge tête première dans l’univers du client en lisant des articles de blogue, en visionnant des vidéos et en me perdant dans Wikipédia. L’idée, c’est de m’émerger de tous les concepts liés au domaine du nom à créer.

4. Création des champs lexicaux

Les valeurs, les avantages, la description des produits et services et la personnalité du client regorgent d’informations que je dois creuser afin de découvrir des pistes créatives. Je crée donc un champ lexical pour chaque élément important. Par exemple, si le client mise sur l’authenticité, le champ lexical inclura les mots et expressions suivantes : vérité, honnêteté, pas de bullshit, être vrai, transparent, etc.

5. Inspiration dans des langues étrangères

Dans la majorité des mandats, le nom doit être bilingue ou à consonance internationale. À cette étape, je reprends chacun des termes issus des champs lexicaux et je les passe dans Google Traduction. Les racines latines comme le latin, l’espagnol, l’italien et le catalan sont souvent inspirantes. Et bien sûr, l’anglais est incontournable.

Puis, lorsque l’on cherche un nom plus conceptuel, des langues telles que le népalais, le suédois ou le grec peuvent donner d’excellents résultats. Souvent, je ne prendrai pas le mot au complet, mais je garderai seulement un élément. Par exemple, en grec, nouveau s’écrit néos. Ce qui m’intéresse c’est la portion néo qui peut facilement s’accoler à un autre suffixe pour évoquer l’innovation, le futur ou la technologie.

6. Création d’un tableau de suffixes, préfixes et expressions

Grâce aux champs lexicaux et à la recherche dans d’autres langues, j’ai recueilli plein de petits éléments qui peuvent être combinés pour créer autre chose. Voici un exemple issu d’un projet :

excel nova (i) Inn-o volt (a) elec (k)
tek techni (o) opti max –i-o exper
genio (a) perfo syst dev Tal-ent
brio watt ener quali futur
néos pro invent control panel
conex absolu perfec power trust
equi skill best top nader
techni Inno-va dev nov effi
électro ergi redis instal fabrica
idea alim poly via transfo
kv dis tribu box gener  

Dans ce mandat, le nom retenu est la fusion de neo et de volt : Neovolt.

7. Brassage d’idées avec les préfixes et suffixes

À cette étape, je découpe tous les mots et expressions et je les combine à la main. Dans l’exemple ci-haut, je découpe le terme excel et je le pose devant et derrière chacun des autres termes du tableau afin de créer quelque chose de nouveau. Chaque fois que je tombe sur une création intéressante, je le prends en note. Ici par exemple, j’ai noté exceltek, excelnova, conexcel, etc.

8. Temps de latence et premier tri intuitif

Lorsque j’ai créé toutes les options possibles avec le tableau de préfixes et suffixes, je prends une pause. Je m’y replonge quelques jours plus tard. Parmi toutes les options notées, je souligne celles qui me sautent aux yeux comme des pistes prometteuses.

9. Validation de la disponibilité des noms d’entreprise

C’est ici que mon travail devient souvent frustrant car plusieurs bonnes idées existent déjà. Je fais d’abord une vérification de base dans Google pour m’assurer qu’il n’y ait pas 100 résultats de recherche avec ce nom. Puis je vérifie dans la Base de données sur les marques canadiennes et sur le Registraire des entreprises. Si mon client doit protéger son nom aux États-Unis, je valide avec le USPTO. Et finalement, je m’assure d’avoir une URL disponible sur Gandi.

10. Validation de la qualité des propositions

Afin de faire mon choix final à présenter au client, je m’assure que les noms d’entreprise proposés respectent ces 7 critères.

  • Original. Il doit se distinguer des autres et se démarquer.
  • Court. Afin d’être facile à mémoriser et éviter les diminutifs.
  • Approprié. Le nom doit avoir un certain lien avec le service proposé.
  • Accessible. Il doit être facile à écrire et à prononcer.
  • Évocateur. Idéalement, le nom doit faire ressentir une émotion.
  • Inspirant. En étant créatif, le nom permet de maximiser les communications.
  • Protégeable. Pour pouvoir enregistrer la marque de commerce.

11. Rédaction de l’argumentaire

Je justifie chacune de mes propositions en expliquant pourquoi elles sont en lien avec les valeurs, les avantages du produit et la perception souhaitée. Je démontre la provenance du nom et ce qu’il évoque.

12. Présentation des noms

J’explique mon processus de création et toutes les étapes en rappelant les objectifs. Ensuite, je présente ma recommandation ainsi que d’autres propositions de noms d’entreprise en expliquant pourquoi j’ai fait ces choix. 

Un processus éprouvé pour trouver un nom d’entreprise

Le temps de création d’un nom d’entreprise s’échelonne sur 3 à 4 semaines et totalise entre 25 et 35 heures de travail selon la complexité du projet. Si le nom doit être libre de droits aux États-Unis, ça demande une étape supplémentaire de vérification en plus de diminuer le nombre d’options. Comme le temps de latence est important dans le processus de création, je travaille une période de 2-3 heures, puis je n’y touche pas pendant une journée. Souvent, c’est dans ces moments que je serai exposé à des idées qui m’amèneront sur d’autres pistes et enrichiront mon processus de création.

Toucher à l’ADN d’une entreprise, c’est ce que je préfère dans mon travail. Je suis chanceux, chaque année, je crée une dizaine de noms d’entreprise, de marque ou de produit.

Si vous cherchez un concepteur-rédacteur publicitaire pour trouver votre prochain nom de produit ou pour créer le nom de votre entreprise, contactez-moi. Je vous guiderai afin de baptiser votre bébé avec un nom inspirant qui vous ressemble.